Romain CABRIEL – Vainqueur Pistolet vitesse olympique
Dans la foulée du stage sélectif national de Talence, où tu as dominé les débats dans toutes les disciplines 25 m, tu viens de remporter la Vitesse olympique sur cette coupe des Alpes. J’imagine que cela te renforce dans tes certitudes. Comment as-tu ressenti ce match sur les installations de Chambéry ?
Oui bien sûr cela renforce mes certitudes. Le travail mis en place avec Laurent SASSO commence à porter ses fruits.
Le match était un duel face aux Allemands qui sont très forts sur le 25 m. Je l’ai abordé sans trop de pression, en le prenant comme un match de travail et de test. J’ai tiré dans mes points, malgré un zéro sur la passe en quatre secondes. J’ai ensuite fait ma finale en ayant un seul objectif en tête: GAGNER
Nous savons que les années juniors sont les plus difficiles mentalement, car concilier ses études et ses ambitions professionnelles avec le sport de haut-niveau est toujours compliqué. Peux-tu me dire la suite de ton programme et tes objectifs prioritaires pour la saison 2013 ?
Je suis actuellement en deuxième année de licence Économie-Gestion à l’université de Nice. Mon année universitaire s’est terminée début mai et cela me permet de préparer au mieux les prochaines compétitions, ainsi que le championnat d’Europe à Osijek en juillet.
Étant en dernière année junior, mes objectifs prioritaires sur ce championnat sont une finale en Vitesse olympique et des médailles individuelles dans les trois disciplines que je tirerai. Obtenir ma licence et poursuivre en Master sont mes objectifs professionnels.
Le règlement ISSF a changé pour l’année 2013, pour permettre une adaptation de tous les tireurs lors de cette olympiade. Globalement cela va permettre au tir d’être un peu plus « visible » pour les médias, en vue des Jeux Olympiques de 2016… Qu’en penses-tu personnellement ? Songes-tu, d’ores et déjà, à Rio ?
Je pense que c’est une bonne chose d’avoir modifié le règlement surtout pour les finales. Cela redistribue les cartes à tous les tireurs qualifiés pour la finale.
En VO, ce système a déjà été mis en place depuis deux ans et je le trouve très bien. C’est une autre manière d’aborder la phase finale, il faut s’y préparer car cela dure assez longtemps si nous allons jusqu’au bout. Il faut beaucoup de ressources mentales et le plus fort mentalement gagnera.
Concernant Rio, je ne me projette pas jusque là, j’ai le temps de voir venir et le chemin est encore long !
Équipe de France Pistolet 10 m Filles – Médaille d’or Mathilde LAMOLLE, Sophie SCIRE et Fanny BATIER
Premier titre par équipe pour la France à Chambéry. Vous faites
partie des plus jeunes tireuses du pas de tir, comment ressentez-vous
l’ambiance du groupe France Jeunes depuis que vous en faites partie ?
Nous pouvons confirmer qu’il règne une bonne ambiance et un
esprit d’équipe.Le groupe est soudé. Une complicité et une belle amitié se sont
formées au cours des stages et des compétitions. Nous nous soutenons dans
l’individualité du sport et dans les moments difficiles en équipe.
Une Parisienne (Fanny de l’ANTP) et deux Marseillaises (Mathilde
et Sophie de l’ETPA) font équipe ensemble. Cela est plutôt sympathique pour
l’image de la France, vous en parlez parfois entre vous ?
Effectivement, ce sujet de
plaisanterie revient souvent. Nous nous taquinons sur l’accent et le beau
temps, mais la différence ne nous éloigne pas, au contraire. Après tout, nous
représentons la France et non un club ou une région. L’esprit d’équipe est
essentiel et indispensable malgré le classement individuel. Une bonne ambiance,
comme nous vous l’expliquions auparavant, garantie de bonnes conditions de tir.
Le soutien au sein de l’équipe est une aide précieuse pour chacune.
La médaille de Céline à Londres et son niveau international du
moment sont-ils des exemples ? Un objectif à battre ou vous en faites
abstraction par peur de subir trop de pression ?
Mathilde :
Les résultats de Céline m’apportent une motivation et un exemple
à suivre aussi bien sur la qualité que la persévérance.
Sophie :
Une motivation et un exemple également. Elle reste tout de même
une grande championne difficile à égaler, la seule femme au Pistolet médaillée
aux Jeux Olympiques dans l’histoire de la fédération et double championne
d’Europe.
Fanny :
Évidemment c’est un modèle pour nous toutes. Mais je préfère ne
pas encore penser à l’objectif de la battre et me concentrer sur mon parcours
personnel.
Nous vous souhaitons une belle saison d’été riche en émotion.
Pourriez-vous nous parler de votre programme individuel et votre objectif
prioritaire ?
Mathilde :
Mon objectif, cette saison, est de remporter une médaille par
équipe au Championnat d’Europe et de participer à une finale en individuel.
Sophie :
L’objectif est avant tout de participer à ce championnat
d’Europe, car je dois concrétiser ma sélection lors du stage sélectif. Et si
j’ai cette chance je donnerai mon meilleur pour le classement par équipe. Sinon
je pense déjà me préparer au mieux pour accéder aux championnats du Monde de
l’année prochaine à Grenade.
Fanny :
Je dois me concentrer avant tout sur la sélection pour Osijek et
tenter d’y ramener une médaille par équipe. Avant cet événement je tenterai de
concrétiser ma saison nationale par un podium individuel aux championnats de
France de Volmerange-les-Mines.
Émilie WINTENBERGER – Médaille
d’argent au 3 x 20 Carabine
Tu as égalé ton record de France sur
ton épreuve principale, ta deuxième grosse performance en deux ans ! Tu
commences à te faire connaître également sur le circuit international, peux-tu
nous résumer ton parcours et les étapes pour en arriver à ce niveau ?
J’ai commencé le tir grâce à une
amie. Le sport m’a très vite plu pour la concentration demandée et surtout le
tir est complètement opposé à tous les sports que j’ai pratiqué avant comme la
gymnastique. J’ai progressé très vite, la deuxième année j’étais championne de
France individuel à la Carabine 60 BC et cela m’a donné envie de continuer et
de progresser pour un jour arriver au plus haut niveau.
J’ai eu deux années creuses et
j’étais lassée de toujours me laisser abattre par le stress. Mon entrée au
CREPS de Strasbourg m’a beaucoup aidé, surtout sur ce point. Je n’ai jamais
fait des scores pareil à 10 m et j’ai bien évolué à 50 m aussi.
J’espère que ce n’est que le début,
du moins je ne compte pas m’arrêter là.
Tu dois te sentir en confiance en ce
début d’été. Quelles sont tes ambitions avant le stage sélectif de la semaine
prochaine et tes objectifs pour les années à venir ?
Ne pas me « prendre la
tête » par rapport aux points, me concentrer uniquement sur la technique
et sur ce que je sais faire. Après je souhaite vraiment me qualifier pour les
championnats d’Europe. Par la suite, mon ambition
personnelle est de rentrer dans les collectifs 10 m et d’aller aux championnats
du Monde. Et sur le long terme, mon plus grand rêve est de me qualifier aux
Jeux Olympiques.
Comme demandé hier à Romain pour le
Pistolet, le règlement ISSF Carabine a bien changé notamment pour les finales. Tu
es encore jeune mais j’imagine qu’il a fallu retravailler l’ensemble de ta
préparation sur l’enchaînement des positions. Qu’en penses-tu
personnellement ?
J’aime bien le nouveau système des
finales car c’est plus amusant surtout quand nous en faisons partie, car même
si nous nous loupons dans une position, nous pouvons toujours nous rattraper
sur les deux autres. Par contre, les temps entre chaque changement de position
sont assez stressants car personnellement j’avais peur de ne pas aller assez
vite et de n’avoir pas assez d’essais. Après ce sont des choses à travailler à
l’entraînement pour arriver première la prochaine fois, je l’espère.
Un dernier mot, les Jeux Olympiques
de Rio est-ce un rêve ou tu y songes déjà secrètement ?
Personnellement, je pense que je
serais encore un peu trop jeune pour pouvoir y aller dès les Jeux de 2016, mais
si je peux profiter d’un quota pour me qualifier je profiterai évidemment de
l’opportunité. Comme je l’expliquais auparavant, les
Jeux sont une consécration pour tous les sportifs et surtout un objectif pour
moi… Et bien entendu, le podium et l’or olympique !
André LINK (Allemagne) – Médaille
d’or Carabine 3 x 40
Cette compétition permet souvent de
confirmer les futurs talents de ta nation. Ta performance à la carabine 3 x 40,
malgré les nouvelles règles, a marqué les esprits (395 au genou,
63 mouches et un timing très court pour l’ensemble du match). C’est une
habitude pour toi ou un match référence ? Quelles ont été tes sensations
sur les installations de Chambéry ?
* C’est mon deuxième
meilleur score à cette épreuve. J’ai réalisé 1175 sur le grand prix de Pforzheim,
samedi dernier, mais normalement je tourne plus autour des 1165 points sur la
carabine 3 x 40 à 50 m. Sur les installations de Chambéry, je me
suis adapté, comme souvent, assez bien, je n’ai pas ressenti de différences
flagrantes avec les autres types de pas de tir que je côtoie lors de ma saison
nationale ou internationale.
Peux-tu nous donner quelques
précisions sur ton parcours et ta préparation sportive pour en arriver à ce
niveau ?
Les autres compétiteurs
pensent que je m’entraîne régulièrement six à sept fois par semaine, mais en
réalité je n’en fais pas autant. Ces deux derniers mois, je ne me suis pas trop
entraîné en Allemagne, juste assez pour préparer les grosses compétitions comme
l’ISCH à Hanovre ou d’autres événements de ce type, le championnat national
d’Allemagne ou le championnat de mon état Baden-Wurtemberg.
Concernant mon parcours,
j’ai commencé le tir sportif en 2006 et je suis devenu vraiment compétitif lors
de la saison 2009-2010. Cela fait maintenant deux ans que je fais partie de
l’équipe nationale allemande et j’ai participé pour la première fois aux
championnats d’Europe 10 m en Finlande dès ma première année dans le groupe.
Cela reste, pour le moment, mon meilleur souvenir de compétiteur. Je n’ai pas
autant apprécié les championnats d’Europe de Bologne et d’Odense où je n’ai pas
été trop performant.
La coupe des Alpes est une
compétition annuelle qui permet généralement de se préparer pour la saison
d’été, dont l’objectif principal de 2013 est le championnat d’Europe à Osijek.
Quel est ton programme pour te préparer à cet événement et ton objectif ?
Je pense faire partie de
l’équipe nationale lors de ces championnats d’Europe. Les qualifications
démarrent réellement dans deux semaines, mais mes performances du moment me permettent
d’être plus serein. J’ai donc bon espoir d’y performer.
Par contre, je ne
souhaite pas modifier ma préparation avant ce rendez-vous pour conserver mes
repères. J’essaye juste de m’entraîner dans des conditions climatiques
similaires à celles d’Osijek (chaudes), pour ne pas être surpris et m’y adapter
facilement.
Dès 2014, l’attribution des quotas,
pour les Jeux Olympiques de Rio, va commencer. Nous savons que les Allemands
furent très déçus après Londres, vos entraîneurs vous parlent-ils déjà du
Brésil ? Et personnellement en rêves-tu déjà un petit peu ?
Évidemment, cela serait
une très belle chose que de participer aux Jeux Olympiques de Rio, mais en
Allemagne il y a un très gros réservoir de bons tireurs. Ils s’entraînent
autant, voir beaucoup plus que moi pour cet objectif. J’y parviendrais
peut-être, nous verrons cela au fil du temps, mais déjà je me concentre sur ma
dernière année Juniors. J’ai encore un peu de temps devant moi.
Si je dois me projeter
sur un objectif plus réaliste, je vous avoue que j’ai plus l’ambition de
participer aux Jeux Olympiques 2020 (trois villes restent en lice: Tokyo,
Madrid et Istanbul). Le vote s’effectuera le 7 septembre prochain.
* André a bien voulu
s’exprimer en anglais dont voici la traduction française.
Alexandre GEORGET – Médaille d’argent au 3×40 et au 60bc
Nicolas, ton entraîneur national, nous parlait
hier d’un potentiel important chez les
jeunes Seniors comme chez les Juniors à la Carabine. Comment se passe
l’ambiance au sein du groupe ? As-tu un modèle, soit parmi les anciennes
gloires de la fédération, soit chez les Seniors présents ?
Le groupe Juniors représente plus
qu’une équipe, nous sommes surtout des amis, cela nous rend plus forts, car
aussi bien dans la joie et la déception, quotidien du haut niveau, le soutien
est toujours au rendez-vous. Je n’ai pas un modèle bien précis dans la
fédération, les carabiniers qui me viennent à l’esprit sont Valérian SAUVEPLANE, pour le couché et le genou, et Pierre-Edmond PIASECKI, pour le
debout. Ces deux tireurs, tête d’affiche de la Carabine, n’ont pas hésité à
m’aider et me conseiller au niveau de mes problèmes techniques, mais également à
m’avertir sur les réalités du haut niveau et de tous les efforts à fournir pour
réussir ses objectifs, le plus important pour moi.
Les nouvelles règles ISSF Carabine, notamment
dans les épreuves trois positions, ont bien changé, d’où, je suppose, une
adaptation de ta préparation technique et mentale. Qu’en penses-tu ?
En effet, depuis le début de saison,
pendant les entraînements au CREPS et lors des stages nous nous sommes préparés
au changement de l’ordre des positions, mais également au déroulement des finales, car ces modifications ne laissent
pas le droit à l’erreur dans la préparation et le temps des essais, ce
dernier étant le plus difficile à gérer pour moi.
Tu es détenteur du record de France depuis
l’année passée, dont celui après finale, le dernier de l’histoire, donc tu
commences à être attendu sur les pas de tir. Peux-tu nous donner le secret de
ta réussite et comment gères-tu cette nouvelle pression si jeune ?
Il n’y a aucun secret, juste de l’entraînement
et une envie incommensurable de réussir et surtout gagner. Je ne peux pas lutter
contre la pression, donc je dois apprendre à vivre avec. Pourquoi s’entraîner à
faire des dix, si mon mental crée une peur me limitant ?
Comme pour Émilie, les sélections arrivent
bientôt, quels sont tes objectifs pour cette saison et surtout en prévision
l’olympiade à venir, avec Rio 2016 en ligne de mire ?
En premier lieu, je désirerai passer
les sélections pour les CDE puis réussir les
compétitions de préparations, pour pouvoir tirer dans les meilleures
conditions durant les championnats d’Europe. Pour l’olympiade, mon objectif est
de réussir à me faire une place parmi les Seniors actuellement présents et ensuite
réunir toutes les conditions pour exceller.
Dario DI MARTINO (Italie) – Médaille
d’or Pistolet 10 m, Pistolet standard
Cette compétition prépare la saison outdoor
2013. Nous pouvons affirmer qu’elle démarre très bien pour toi : 580 à 10
m et une belle finale, 568 au standard et même une partie précision à 296
au Pistolet 25 m. La coupe des Alpes était-ce un objectif pour toi ?
Comment as-tu préparé cet événement de Chambéry ?
* La coupe des Alpes a été
programmée dans mon planning de la saison, car c’est un très bon test sur la
route des prochains championnats d’Europe d’Osijek. Ici à Chambéry, je me suis
appliqué à mettre en pratique la stratégie travaillée avec l’entraîneur de l’équipe
nationale, en particulier sur les épreuves de précision à 10 et 50 m.
Comme tu n’es pas encore très connu
de ce côté-ci des Alpes, peux-tu nous donner quelques précisions sur ton parcours
sportif, pour en arriver à ce niveau ?
Mon parcours dans le tir sportif
a débuté il y a huit ans au club de tir de Naples, où j’ai rencontré mon
coach Vincenzo GRIMALDI (le père de mon entraîneur individuel actuel
Francesco). Il m’a permis de m’aguerrir et m’a aidé à intégrer la sélection
nationale italienne.
Je travaille surtout sur
l’amélioration de quelques éléments mécaniques de mes armes et sur ma technique
de tir depuis plusieurs mois. Je m’entraîne également pour garder une très
bonne condition physique tout au long de cet été.
Le championnat d’Europe à Osijek est
la « compétition » de cet été 2013. Quels sont tes objectifs, tes
épreuves importantes et ton programme d’entraînement pour cet événement ?
Depuis mon titre européen,
obtenu lors du dernier championnat d’Europe à 10 m à Odense, je travaille en vue
du prochain championnat d’Europe à Osijek à 25 et 50 m, avec la même
détermination et en conservant la même méthode de travail pour tenter d’obtenir
des résultats similaires.
Cette coupe des Alpes me permet,
avec plaisir, de constater que je suis sur le bon chemin et cela me renforce
dans mes choix.
Après quatre médailles à Londres (deux
en or et deux en argent dont une au pistolet 10 m pour Tesconi, nous pouvons
affirmer que l’Italie a réussi ses Jeux Olympiques. Dès 2014, l’obtention des
quotas pour ceux de Rio va commencer. Cela fait-il déjà partie de tes ambitions
sur l’olympiade ?
J’ai une règle de base:
toujours garder les pieds sur terre ! Donc, pour le moment, je travaille
dans le but d’obtenir ma place lors des Jeux Olympiques de 2020, dont les
quotas seront ouverts dès 2018… Mais, bien évidemment, si l’occasion se
présente et si la Direction technique nationale m’offre la possibilité de
partir à Rio je serai fier de représenter mon pays.
* Dario a bien voulu
s’exprimer en anglais dont voici la traduction française.