PAROLES AUX CHAMPIONS
Lors du championnat d’Europe 2012 de Vierumaki (Finlande), j’ai essayé de recueillir les impressions de nos 27 champions qui ont fait de leur mieux pour défendre les couleurs de la France parmi ces 45 nations présentes et ces 594 compétiteurs.
Nouveau bloc texte En ce qui concerne notre équipe féminine de carabinières : Émilie EVESQUE 23 ans (398), Sandy MORIN 25 ans (396) et Myriam DUPERRON 34 ans (394), les impressions avant et après le tir sont différentes. La seule constante est le stress avant le tir surtout à cause du quota qui était en jeu.
Myriam était déçue de son point, mais n’a rien lâché, a eu un goût de trop peu du fait de son objectif non atteint. Sandy est sortie émue de son match, car a beaucoup donné, n’a pas joué avec le feu, mais est déçu d’être à 1 point du shoot off.
Émilie, tendue pendant son match, était plus décontractée pendant sa finale, car pour elle c’était un bonus du fait de son objectif atteint. La cerise sur le gâteau était le podium par équipe à la 3ème place.
Les jeunes carabinières : Jennifer OLRY 19 ans (394) et Amélie PERMENT 16 ans (392), toutes deux aussi stressées que les dames avec moins d’expérience et de qualifications internationales avaient essayé de mettre tout de leur coté. Elles sont toutes les deux dépitées de n’avoir pas pu rentrer en finale, se sont battues, se sont accrochées jusqu’au bout pour garder une attitude de gagnantes.
Les jeunes pistoliers : Antoine CHAMPAGNAT 17 ans (558), Antoine ADAMUS 16 ans (559) et Vincent JEANNINGROS 19 ans (576) étaient eux moins stressés sauf Antoine qui avait une boule au ventre, un coup de pression, a fait une erreur et a perdu confiance sans réussir à se remotiver ce qui fait qu’il tire en dessous de ses points. L’état d’esprit d’Antoine est différent, calme et serein aux essais, n’a pas su gérer dès qu’il a appuyé sur le bouton match, et lui qui d’habitude tire vite, a eu du mal à lâcher.
Vincent lui a assuré son match en terminant 1er avec de bonnes exigences, un match construit et posé. Pendant la finale, sans pression apparente, il a essayé d’assurer, mais il entendait les scores de ses adversaires qui tiraient mieux que lui et a compris qu’il ne lui était pas possible de rester en tête.
Pour les carabiniers : Étienne GERMOND 22 ans (593), Pierre Edmond PIASECKI 26 ans (595) et Jerémy MONNIER 23 ans (596) ont eu des impressions mitigées, nerveux, stressés comme les féminines. Étienne a bien débuté son match et est sorti frustré d’avoir mal fini, il est resté sur sa faim.
Pierre Edmond lui n’a pas réussi à gérer sa nervosité et a eu du mal à
rentrer dans son match. Jérémy, habitué des shoot off et des finales a
su garder son calme et sa sérénité et ses 103,9 montre sa maitrise. Ils
sont tous heureux d’avoir battu le record de France de 5 points et de
monter sur la deuxième marche du podium.
Pour les « vieux » pistoliers : Walter LAPEYRE 36 ans (576), Franck DUMOULIN 38 ans (576) et Marc ESTAQUE 40 ans (571) ne manquaient pas d’expériences internationales. Leurs sensations avant tir étaient mitigées oscillant entre la stratégie mentale pour faire perdurer les sensations, la volonté d’être soi-même, l’impression de ne pas être stressé, mais en réalité ils ont essayé de faire parler leur expérience. Ils ont eu des moments d’absence, de confusion, des bougés fébriles, trop d’exigence et trop d’envie. Mais le plaisir, la « gnac » et la volonté sont toujours là.
Marc espérait tirer au moins 5/6 points de plus à la hauteur de sa
saison. Ces tireurs qui se connaissent depuis longtemps étaient heureux
de se retrouver en équipe pour ces « Europe ». Maintenant ils savent
qu’il faut qu’ils fassent leur preuve lors des prochains gros matches de
Londres, Munich et Milan.
Nos juniors filles pistolières : Mathilde LAMOLLE « que 14 ans » (377), Clémentine LARRET 17 ans (367), Laurie PESCAYRE 19 ans (378) sont rentrées dans le match avec des sensations complètement différentes avec une Clémentine calme et motivée, une Mathilde stressée et une Laurie super stressée et tendue. Clémentine a failli baisser les bras quand elle a vu que son match débutait mal, mais s’est ressaisie pour l’équipe.
Mathilde pour son premier gros match international s’est accrochée, a trouvé l’énergie de se reprendre dans sa dernière série, mais passe à côté de la finale pour 0,4 points au shoot off. Pour Laurie aussi, c’était son premier championnat d’Europe, elle s’est accrochée dans son match comme pendant sa finale et est sortie heureuse d’avoir su faire… Le podium de bronze les récompenses de leur maitrise et de leur savoir-faire.
Pour les pistolières dame : Céline GOBERVILLE 26 ans (383), Sandrine GOBERVILLE 28 ans (373) et Stéphanie TIRODE 37 ans (374) n’étaient pas au mieux de leur forme. Céline a, comme d’habitude bien géré le shoot off ainsi que sa finale pour conserver la 3ème place jusqu’au dernier plomb et la perdre de 0,1 point. Ses coéquipières, en dessous de leurs points habituels, ont douté pendant le match et n’ont pas réussi à se reprendre.
Les tireurs de la cible mobile étaient un peu isolés du pas de tir général, mais tout près du stand final. Nos jeunes filles se sont bien défendues puisqu’elles sont montées 2 fois sur le podium pour le bronze. Pour certaines c’était leur premier championnat d’Europe, entre « cool » et stressée en fonction du moment du match, elles ont gérées au mieux et sont contentes de leur prestation. Quand à Benoît GERMAIN, il a réussi à faire 20 points de plus que l’an dernier, mais est classé à la même place par conséquent il est un peu déçu.
Suivre nos tireurs français dans une ambiance de partage et d’ambition avec les entraineurs fut un moment de pur bonheur pour moi qui n’a jamais pu atteindre ces sommets. Être à leur écoute, essayer d’avoir la bonne parole et supporter sans faille cette équipe quelque soit les circonstances, j’espère avoir rempli pleinement cette première mission fédérale placée sous le sceau du baptême du feu au pays des glaces.
Sylvie Lanson
Membre du Bureau Fédérale
Présidente de la Commission Communication